Les collections Jarry et Joursanvault sous les projecteurs de la numérisation
Conscient de l’intérêt de la diffusion de documents d’archives pour les chercheurs, et de la nécessité de protéger les originaux d’une consultation trop fréquente, le laboratoire photographique des Archives départementales s’emploie à plein temps à numériser la mémoire de notre département.
Deux fonds privés d’exception
Les fonds privés Jarry (sous-série 2J) et Joursanvault (sous-série 6J) figurent parmi les plus précieux au sein des Archives du Loiret. En effet, chacun renferme des documents essentiels pour l’histoire de notre territoire.
La collection Jarry, constituée par quatre générations d’érudits-chercheurs-archivistes, est riche, d'une part, de documents originaux, et, d'autre part, de notes historiques et documentation personnelle. Cet ensemble important, par son volume et sa qualité, concerne essentiellement l'histoire de l’actuel département du Loiret. Les documents conservés dans la collection Jarry atténuent quelque peu les pertes irrémédiables de nombreux documents détruits lors de l’incendie des Archives départementales en 1940. Ils apportent une documentation abondante, pour l'histoire de l'apanage d'Orléans, du département, des localités et de familles de la région, notamment pour la période antérieure à la Révolution.
La collection Joursanvault provient du le baron Gaignarre de Joursanvault (1751-1793), amateur d'art et collectionneur de documents, qui avait constitué un "cabinet généalogique". Sa collection comprenait 80 000 pièces rassemblées, pour leur immense majorité, au détriment des archives de la Cour des comptes de Paris auxquelles avaient été réunies celles de la Chambre des comptes de Blois. Elle fut totalement dispersée à partir de 1838. Les Archives départementales du Loiret en acquirent des parties entre 1855 et 1970, soit environ 2 650 pièces. Ces documents, essentiellement de nature comptable, comportent de nombreux renseignements sur l'histoire politique et militaire, judiciaire, économique et financière, religieuse, et sur l'histoire de terres et seigneuries orléanaises et gâtinaises avant la Révolution.
Des opérations de numérisation complexe et de longue haleine
« La complexité provient essentiellement de l’état de conservation des documents. Si le parchemin est un support particulièrement résistant, les pliures qu’il subit entraîne une déformation qu’il est nécessaire de compenser lors de la prise de vue » explique Franck, responsable du laboratoire de photographie. La problématique est encore plus aigüe avec la collection Joursanvault. En effet, les documents de celle-ci ont été collés dans de grands registres sur des feuilles de papier. « Il faut être vigilant à ne pas endommager le support et déplier les parchemins qui prennent alors une plus grande place. Tout est fait pour rendre accessible l’information sans que le lecteur ne se rende compte des opérations que nous avons dû réaliser pour y parvenir » renchérit-il.
Commencées en 2020, les opérations de numérisation ont bien avancé. Ainsi, la collection Joursanvault (26 cotes représentant 2650 vues) est désormais accessible intégralement en ligne. Concernant la collection Jarry, les 189 premières cotes du fonds sont disponibles à la consultation (soit près de 4760 vues). Il reste encore quelques 2500 cotes à couvrir !