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Dire la Révolution

Les sorties scolaires aux Archives ne pouvant avoir lieu pour l’instant, nous proposons de venir dans votre classe pour ce mini atelier : une lecture commentée du début du journal d’une orléanaise, commencé en 1789.

"Journal orléanois", de Jeanne-Victoire Dellezigne, 1789
"Journal orléanois", de Jeanne-Victoire Dellezigne, 1789

(Arch. dép. du Loiret, 2 J 1984)

Jeanne-Victoire Dellezigne a 20 ans en 1789 et commence son récit par la situation météorologique de 1788-1789, les catastrophes qui en ont suivi, puis la révolte frumentaire du 25 avril 1789. 


Déroulement de la séance

Présentation rapide de Jeanne-Victoire Dellezigne, de sa famille et du contexte (1788-1789). Elle a 20 ans en 1789, lorsqu’elle commence ce Journal Orléanois. Le 25 avril 1789 une révolte frumentaire éclate à Orléans. Elle en fait un récit vivant, mais sans orthographe ni ponctuation, d’où l’importance d’en faire la lecture à partir d’une transcription. (Voir texte numérisé et sa transcription, EPI Dire la Révolution). Selon les cas, la lecture peut être faite par l’intervenante ou par les élèves. 

Lecture du Journal Orléanois avec arrêt pour les mots difficiles et échanges avec les élèves

- Les conditions climatiques (la grêle, la glace, la desserre, l’inondation…)
- Le prix du pain (l’Orléanais est riche, mais les récoltes partent souvent vers Paris et certains marchands font augmenter les prix en faisant croire à une pénurie).
- L’incident : un sac à charbon, transporté en charrette, perce sur le pont et on s’aperçoit qu’il s’agit de grains de blés dissimulés alors que la région vit une disette. Colère de la foule, et rumeur (on en dissimule « dans mille sortes de choses imaginables »).
- La révolte, le pillage et la destruction de la maison Rime.
- Répression avec l’arrivée de la maréchaussée, puis des dragons, puis de l’armée cantonnée à Blois et châtiment d’une des meneuses.

Lecture d’extraits des Recherches historiques sur la ville d'Orléans, par D. Lottin, 1836-1845

Comparaison avec le récit qui en est fait par un historien. On apprend des précisions sur la succession des évènements, leur localisation géographique, la répression avec le nombre de morts (90 à 96), les noms des personnes arrêtées.

L’historien a donné des informations plus précises que la jeune femme sur beaucoup de points. Jeanne-Victoire est peu critique face aux fausses rumeurs, mais elle a vécu les évènements et cite un fait laissé de côté par l’historien (le châtiment d’une meneuse), fait qu’il l’aura sûrement marquée car elle a pu y assister, habitant à côté de la place du Martroi.

Repérage sur les plans

Les noms de rues cités dans le texte sont notés au tableau. A l’aide d’un plan actuel du centre d’Orléans et d’un plan daté de 1778, le Nouveau plan d'Orléans augmenté de ses fauxbourgs…. (Arch. dép. du Loiret, 2 FI 83), on recherche le pont, la place du Martroi, les rues du Pot-de-Fer, du Bœuf-Saint-Paterne, de Chappon, de la Lionne et les anciens remparts, pour tracer un itinéraire des « révoltants ». Au passage, on remarque que le plan du centre-ville a beaucoup changé.

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