Raoul Minier, caricaturiste et libre-penseur
Si le nom de Raoul Minier ne vous dit pas grand-chose, c’est normal ! Cet homme, discret au quotidien, menait une double vie : petit commerçant puis commis d’un marchand primeur la journée, dessinateur la nuit.
Qui est Raoul Minier ?
Il naît le 22 octobre 1894 à Maisse (Essonne). Appelé sous les drapeaux en 1914, la Première Guerre mondiale fait de lui un pacifiste convaincu. Dès 1931, il publie des dessins sous le pseudonyme de K. Lotin dans le journal « La Calotte, mensuel anticlérical et antifasciste ». En 1940, lors de l’exode, il se réfugie, avec sa femme Renée et ses filles à Orléans, dans sa belle famille. Il finit par s’y établir après guerre et devient débardeur des marchandises du magasin « Francis ». Il s’éteint à Orléans le 28 février 1970 à l‘âge de 75 ans.
Un témoin de son époque
L’œuvre de Raoul Minier est caractérisée par une acuité particulière sur le monde qui l’entoure. Il croque ainsi des scènes de vie qu’il agrémente de commentaires ou de dialogues comiques, parfois satiriques. Ses dessins témoignent également de ses engagements politiques. C’est ainsi qu’il publie après guerre dans « Le Progrès Civique », « Le petit Bara », « Le Fonctionnaire », « Le Travailleur du Loiret et du Loir-et-Cher », hebdomadaires communistes. Il croque les hommes politiques de tout bord tels Roger Secrétain, Pierre Chevallier, Pierre Segelle ou encore Robert de la Vacquerie.
A son décès, ses œuvres sont partagées entre ses enfants puis ses petits-enfants. Plusieurs d’entre-eux ont eu la générosité de faire don de leurs dessins à notre service et ainsi ravir des générations de chercheurs et curieux qui ne manqueront pas d’esquisser un sourire au gré des pages.